Si l’on en croit la tradition orale, les jeux écossais (Highland Games) existeraient depuis plus de mille ans dans les Highlands (hautes terres ) où l’on parlait le gaélique. Ils sont nés de la volonté des rois et des chefs de clans de former les meilleurs guerriers.
Les premiers jeux organisés eurent lieu au Xième siècle, sous le règne de Malcom III (1058- 1093). Celui-ci instaura en 1040, à Brae o’mar le long de la rivière Dee, un concours afin de sélectionner les messagers les plus rapides et les soldats les plus forts de son royaume. Les jeux de Braemar remontent à cette époque. Certains jeux permirent de célébrer des événements particuliers. Ceux de Ceres, par exemple, furent organisés pour commémorer la victoire du roi Robert 1er Bruce contre les Anglais à la bataille de Bannockburn qui assura l’indépendance de l’Écosse en 1314. Depuis cette date, des jeux ont toujours lieu au même endroit. Certaines sources historiques attestent que, pour concourir, il fallait aller chercher une lourde pierre dans le lit d’une rivière de montagne.
Les jeux étaient très populaires à l’époque des clans. Ceux ci s’affrontaient lors d’un rassemblement au cours duquel chaque chef essayait de prouver la supériorité de ses hommes.
Mais après la défaite des Jacobites, partisans de Bonnie Prince Charlie, lors de bataille de Culloden en 1746, le gouvernement prit des mesures sévères à l’encontre des clans qui avaient soutenu le prince. Il interdit le port du kilt, la détention d’armes, la musique des cornemuses et les rassemblements de plus de quelques personnes. Les jeux écossais furent supprimés et les clans disparurent eux aussi. De nombreuses années passèrent avant que les bans ne fussent levés.
Les premiers jeux modernes des Highlands eurent lieu en 1819 à Saint Fillans, dans le Perthshire. Aux épreuves sportives s’ajoutèrent les concours de musique avec les cornemuses et de danses traditionnelles, puisant leurs racines dans la culture celte (danse de l’épée ou du bouclier ) ou marquant symboliquement les divers événements jalonnant l’histoire de l’Écosse. Par sa gestuelle, la danse Sean Triubbas, par exemple, rappelle l’interdiction de porter le kilt et exprime la haine du pantalon. En 1822, la visite en Écosse du roi Georges IV vêtu d’un kilt marqua le début d’un engouement pour tout ce qui était écossais.
La reine Élisabeth est actuellement la marraine de ces jeux.
Parallèlement aux heavy events qui exigent force et endurance, se déroulent les épreuves de tir à la corde, les courses de relais et le saut à la perche, tandis que les athlètes démontrent leurs talents au tossing the caber (lancer de tronc), au lancer de pierre, de poids ou de marteau.
Quelques précisons quant aux performances : le célèbre tronc de Braemar mesure 6 m et pèse 60 kg (classiquement, il mesure environ 5 m et pèse 40 kg), les pierres font en principe 8 à 9 kg, le poids 11 kg et le marteau 7 à 10 kg.
Les Highland Games ont lieu entre mai et septembre. Il existe toujours une forte émulation entre les compétiteurs. De plus, les danseurs, les fanfares composées de cornemuses et de tambours ainsi que les nombreux tartans représentatifs des différents clans ajoutent beaucoup de couleur à l’événement. Ces rassemblements sont uniques, car ils associent le sport, la musique et la danse en même temps. Assister à un tel spectacle permet de s’imprégner de la culture celte, de ses rites et de ses mystères.
[Référence : documents fournis par nos amis de Montrose]